Production et transformation de la mangue au Burkina Faso
Production de la mangue
La production de mangue du Burkina Faso représente entre 11 et 18% de la production ouest africaine. La mangue constitue environ la moitié de la production nationale de fruits en volume.
Les Hauts-Bassins, les Cascades, la Boucle du Mouhoun et le Centre ont produit 243 358 tonnes en 2019 (contre 197.372 tonnes en 2018) sur la production annuelle nationale estimée à 260.000 tonnes pour une superficie exploitée de 33 000 ha. Le rendement moyen est de 7 à 8,5 t /ha.
Pour la campagne 2020, la quantité totale de mangues fraîches produites est estimée dans les quatre régions les plus productives à 271 503 tonnes avec un taux d’accroissement de 11,56% par rapport à la campagne 2019 (243.358 tonnes).
Pour la campagne 2021, la prévision estimée est de 305 000 Tonnes, soit un taux d’accroissement prévisionnel de 12%.
Rôle du manguier dans la société africaine
Pour la petite histoire, la composition des vergers est influencée par l’évolution historique. Le manguier a été introduit en Afrique de l’Ouest au cours du 19 siècle, et a connu un développement très rapide. Puis à partir de 1890 sont apparues les premières variétés greffées largement exportées ou transformées dans des unités artisanales ou industrielles.
Exportation
Plus de la moitié des mangues exportées par le Burkina Faso portent la certification biologique. Les mangues du Burkina Faso sont naturellement fraîches et sucrées : leur saveur est exquise. L’origine de ces mangues est un gage de qualité.
La période d’exportation va de mi-février jusqu’en juin. Les variétés exportées principales sont Amélie et Kent. Ces variétés sont les plus communes, et sont utilisées dans la transformation de mangues (séchées, jus, vinaigre…). Ces variétés sont caractérisées par un arôme très développé et sont peu fibreuses. Les mangues sont dont très sucrées, aromatiques et leur couleur est uniforme.
Les variétés de mangues
Plus d’une quarantaine de variétés sont produites dans les vergers au Burkina Faso, dont les
plus abondantes sont les variétés Amélie, Brooks, Kent, Keitt, Lippens et Springfield qui
occupent 98% de la superficie de manguiers au niveau national.
Organisation de la filière
La filière mangue se compose de trois maillons que sont la production, la transformation et la commercialisation organisés autour de l‘Association Interprofessionnelle Mangue du Burkina (APROMA-B) qui réunit les organisations représentant les trois maillons :
qui regroupe l’ensemble des producteurs de mangue du Burkina avec pour but l’amélioration des 23 conditions de travail et de vie des producteurs de mangue ainsi que leur insertion dans le processus de développement.
qui regroupe les acteurs de la transformation et qui a pour mission de valoriser la mangue transformée du Burkina Faso.
qui travaille à professionnaliser, dynamiser et promouvoir la promotion et l’exportation de la mangue du Burkina Faso.
Toutes ces organisations ont leur siège social à Bobo-Dioulasso dans la région des Hauts-Bassins. Il n’existe pas de structure de veille et de soutien à l’innovation au sein de la filière.
Les vertus de la mangue
Le manguier en Afrique joue toujours un rôle essentiel. Le fruit abondant de cet arbre permet de lutter contre la sous-nutrition et les qualités nutritives de la mangue permettent de combler de nombreuses carences alimentaires. Le manguier est également très présent dans la médecine traditionnelle africaine : il est utilisé depuis longtemps pour traiter le diabète, l’hypertension artérielle et les problèmes gastriques.
La mangue est reconnue comme étant bénéfique pour la santé et source de vitalité pour l’organisme ! Observons de plus près ce qu’il se cache derrière sa chaire pulpeuse et son goût parfumé…
Le Polyphénol : c’est l’effet anti cancer des mangues grâce à son intense pouvoir antioxydant. En effet, c’est la haute teneur en antioxydant du polyphénol qui protège les cellules du corps du vieillissement prématuré.
La mangue est un fruit hyper nutritif… En Afrique, la mangue permet de lutter contre la malnutrition des enfants qui sont en manque de vitamines. En effet, sa chair orangée est généreusement pourvue en fer, en vitamine A (renforcement des tissus cellulaires), en vitamine E et en vitamine C (renforce le système immunitaire).
Les Fibres solubles : la partie comestible de la mangue contient des fibres, dont la moitié est des fibres solubles. Les fibres solubles contribuent à diminuer les risques de maladies cardiovasculaires grâce à leur capacité à réduire le cholestérol sanguin.
Enfin, la mangue est dotée d’une valeur nutritive exceptionnelle pour assurer la beauté de notre peau ! La mangue favorise la réhydratation de la peau et traite la sècheresse en fixant l’eau dans les tissus cutanés. Sa teneur en antioxydant procure de la souplesse et de l’élasticité à l’épiderme.
Et la bonne nouvelle… : la mangue séchée conserve les même vertus que la mangue fraîche et est un véritable allié pour garder la ligne car elle est peu calorique (240 kcal/100g). Les sportifs en raffolent aussi, la mangue étant une source d’énergie considérable pendant l’effort !
La transformation de la mangue
La transformation de la mangue ne représente que 20% de la production nationale.
La mangue séchée est le principal produit de la transformation et représente 80% des produits transformés. Les autres produits sont les jus/nectar, la confiture, le vinaigre, la pulpe et le sirop.
En 2020, la production nationale de mangue séchée est estimée à 3846,76 tonnes et la purée
à 73,84 tonnes.
Les prévisions de la PTRAMAB pour l’année 2021 sont estimées à plus de 5000 tonnes de
mangues séchées.
Mise sur claie de la mangue fraîche, tri et conditionnement de la mangue séchée
Mangues séchées conditionnées
Le secteur des jus et nectars est resté pendant des années au Burkina Faso un secteur artisanal dominé par des petites entreprises artisanales de production de jus de mangue et de confiture. A partir de 2007, l’entreprise DAFANI.SA s’est installée à Orodara pour produire de la purée et des nectars avec une ligne moderne. A la suite de DAFANI.SA, d’autres initiatives de modernisation ont été introduites comme DELICIO à Ouagadougou, les jus planet à Bobo Dioulasso avec Twillium Industries. L’installation des unités industrielles n’a pas freiné la création de modèles d’affaires de jus locaux (Eva, Agrodéogracias, Dioma).
Le développement du secteur de la transformation locale est encore timide. L’offre de produit transformé (jus de mangue) n’arrive pas à combler la forte demande au plan national. Le marché local est encore fortement dominé par les jus importés. L’un des facteurs limitant pour les produits locaux reste la disponibilité d’emballages ayant un bon rapport qualité – prix. La mise en place d’une unité de fabrication d’emballages pourrait faciliter l’accès à des emballages de qualité, à coût réduit.
Le secteur semi industriel : formation d’étudiants, pressage de la mangue et conditionnement du jus de mangue
Le secteur industriel : lavage de la mangue, remplissage aseptique des poches de nectar et chaîne de conditionnement du jus
La Chaine de Valeur (CdV) mangue est pourvoyeuse d’emplois. En 2020, les activités de la CdV mangue ont occupé 28.000 personnes réparties en 21.000 emplois d’entrepreneurs ou assimilés (agriculteurs, pisteurs, détaillantes, etc.), environ 350 emplois permanents dans les entreprises de transformation et conditionnement pour l’exportation en frais et 6 à 7000 emplois saisonniers dans toute la chaîne. Les activités saisonnières de commercialisation de la mangue fraîche sur le marché local font vivre aussi près de 10.000 détaillantes. Le total des salaires distribués s’élève à 1,2 milliards FCFA
Les métiers porteurs et innovants susceptibles d’être développés
- Distillateur de mangue
- Vinificateur de mangue
- Fabricant de beurre
- Fabricant de cuir de mangue
- Confiseur de mangue
- Conservateur de mangue en bocaux
- Exploitant de plateforme de compostage
- Mangologue
- Spécialiste en télédétection
- Producteur d’aliments pour animaux à base de déchets de mangue
- Producteur de vinaigre de mangue